30/03/22

Plus-Value Immobilière : calcul, fiscalité et exonérations

Qu'est-ce qu'une plus‑value immobilière ?

La plus-value immobilière représente la différence entre le prix d’acquisition et le prix de vente d’un bien immobilier. Son calcul repose sur plusieurs éléments déterminants, tels que le montant de la plus-value brute, les abattements pour durée de détention et les exonérations fiscales applicables. Ce guide vous offre une analyse détaillée de ces mécanismes, en abordant des cas spécifiques comme la vente d’un logement autre que la résidence principale, la cession de parts de SCI ou l'acquisition en VEFA (Vente en l'État Futur d'Achèvement).


Qu'est-ce qu'une plus‑value immobilière ?

La plus-value immobilière est la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition d’un bien. Ce dernier comprend le montant d’ achat, les frais de notaire, les droits d’enregistrement, et les travaux justifiables par facture. La valeur du bien à l’ acquisition est essentielle pour déterminer la plus-value. La plus-value peut être réalisée lors de la vente de tout bien immobilier : appartement, maison, terrain ou immeuble de rapport, que ce soit en nom propre ou via une SCI.

Dans la majorité des cas, la plus-value réalisée est imposable. Elle est soumise à :

  • Un impôt sur le revenu de 19 %
  • Des prélèvements sociaux au taux de 17,2 %

Cependant, des abattements pour durée de détention sont appliqués, offrant des exonérations progressives. L'impôt sur le revenu est totalement exonéré après 22 ans de détention, et les prélèvements sociaux le sont après 30 ans. Certaines ventes, comme celles de la résidence principale, bénéficient d’une exonération immédiate, sous certaines conditions (mutation professionnelle, succession, etc.).

En cas de moins-value (perte par rapport à l’achat), il n’y a pas d’imposition, bien que cette perte ne soit pas déductible d’autres revenus.


Quels biens sont concernés par l’imposition des plus‑values immobilières ?

La taxation de la plus-value immobilière s'applique à différents types de biens, selon leur nature et leur utilisation :

  • Les biens immobiliers vendus à titre individuel : Cela inclut les appartements, maisons ou immeubles lorsque ceux-ci ne constituent pas la résidence principale du vendeur au moment de la vente. Toute vente d’un bien à usage d’habitation, qu'il soit une résidence secondaire ou un investissement locatif, peut générer une plus-value imposable, soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, en fonction du prix de vente.
  • Les biens détenus par des investisseurs : Ceux-ci, qu'ils soient destinés à un usage locatif ou patrimonial, sont également soumis à la taxation de la plus-value. Si le bien est détenu dans le cadre d’une SCI, les règles de droit commun s’appliquent, avec des abattements pour durée de détention et des exonérations spécifiques possibles, selon les circonstances.
  • Les terrains à bâtir : Si ces terrains ne sont pas utilisés comme résidence principale, leur vente entraîne également une imposition sur la plus-value réalisée. Ces opérations peuvent parfois entraîner une taxation importante, particulièrement en l’absence d’abattement.


À noter : La résidence principale est, en principe, exonérée d’impôt sur la plus-value réalisée, à condition d'avoir été occupée de manière effective et continue jusqu’à la vente. Cependant, certaines situations spécifiques peuvent remettre en cause cette exonération, comme la vente d’un logement autre que la résidence principale, ou des cas de succession, donation, cession en nue-propriété, ou mutation professionnelle.


Comment calculer la plus‑value immobilière ?

Calcul de la plus‑value brute

La plus-value brute correspond à la différence entre le prix de vente et le prix d’acquisition du bien immobilier. Ce calcul est la première étape pour déterminer la plus-value imposable.

Le prix d’acquisition comprend plusieurs éléments :

  • Le montant d’achat du bien
  • Les frais de notaire (calculés généralement entre 7% et 8% pour un bien ancien)
  • Les droits d’enregistrement
  • Les commissions d’intermédiaire (agences, courtiers, etc.)
  • Certains travaux d’amélioration ou d’agrandissement, à condition qu’ils soient justifiables par facture.
  • Le prix de vente correspond au montant inscrit dans l’acte de vente, après déduction des frais à la charge de l’acquéreur, tels que les diagnostics techniques (amiante, DPE, etc.).


Exemple de calcul de la plus-value brute :

  • Prix d’acquisition : 200 000 € (montant d'achat) + 10 000 € (frais de notaire) + 5 000 € (travaux d'amélioration) = 215 000 €
  • Prix de vente : 300 000 € (montant de la vente) - 2 000 € (diagnostics techniques) = 298 000 €
  • Plus-value brute : 298 000 € - 215 000 € = 83 000 €


Calcul de la plus‑value nette

Une fois la plus-value brute calculée, il convient de déterminer la plus-value nette, c'est-à-dire la base réelle de l’imposition. Cette étape consiste à déduire divers éléments qui viennent réduire la plus-value brute, tels que :

  • Abattement pour durée de détention : À partir de la 6ᵉ année, avec exonération totale après 22 ans pour l’impôt sur le revenu et 30 ans pour les prélèvements sociaux. L'abattement augmente chaque année et peut être prorogé si la vente est réalisée avant la fin de l’année fiscale.
  • Frais réels : Travaux de rénovation, agrandissement, diagnostics obligatoires, honoraires d'architectes, commissions d’agences. Un forfait de 15 % du prix d’acquisition peut être appliqué si le bien est détenu au moins cinq ans.
  • Charges déductibles : Certaines dépenses comme les frais notariés, droits d’enregistrement, ou frais liés à la gestion du bien, notamment en SCI. Des dépenses spécifiques, comme l’achèvement de logements sociaux, peuvent aussi être déduites.
  • Produits financiers : Certains produits, comme des fonds de placement, peuvent aussi être concernés. Vérifiez que toutes les informations sont correctement reportées dans la déclaration de revenus.

Après application de ces déductions, la plus-value nette obtenue constitue la base imposable, soumise à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux, sauf exonérations spécifiques (résidence principale, succession, donation, etc.).

Exemple de calcul de la plus-value nette :

Supposons que votre bien ait été détenu pendant 10 ans, et vous bénéficiez d’un abattement pour durée de détention de 10 % pour l’impôt sur le revenu et 7 % pour les prélèvements sociaux :

  • Abattement pour durée de détention :

Impôt sur le revenu : 83 000 € x 10 % = 8 300 €

Prélèvements sociaux : 83 000 € x 7 % = 5 810 €

  • Frais réels : 5 000 € (travaux de rénovation)
  • Plus-value nette : 83 000 € - 8 300 € (abattement IR) - 5 810 € (abattement PS) - 5 000 € (frais réels) = 64 890 €


Abattements et exonérations : comment réduire le montant imposable ?

Abattements pour durée de détention

La législation fiscale offre un abattement progressif sur la plus-value immobilière en fonction de la durée de détention du bien. Ce mécanisme vise à réduire la charge fiscale liée à la vente d’un bien détenu sur le long terme.

  • Exonération totale de l’impôt sur le revenu après 22 ans de détention. L’abattement commence dès la 6e année, avec un taux croissant chaque année.
  • Exonération totale des prélèvements sociaux après 30 ans de détention, avec un abattement progressif à partir de la 6e année.

Ce système encourage la conservation du bien immobilier sur le long terme et s'applique aussi bien aux résidences secondaires qu’aux biens locatifs. Il peut également être combiné avec d'autres dispositifs, comme dans le cas de la vente d’un logement autre que la résidence principale. La durée de détention joue ainsi un rôle clé dans l'optimisation fiscale, tant dans une stratégie patrimoniale que successorale.


Exonérations particulières

Certaines situations permettent une exonération partielle ou totale de la plus-value :

  • Vente de la résidence principale : exonération totale.
  • Cas particuliers : catastrophe naturelle, mutation professionnelle, perte d'emploi, divorce, etc., peuvent justifier une exonération partielle.
  • Cession à titre gratuit : donation ou succession peut bénéficier de règles fiscales spécifiques.


La fiscalité appliquée aux plus‑values immobilières

Taxation au titre de l’impôt sur le revenu

La plus-value nette imposable est soumise à un taux forfaitaire de 19 % pour l’impôt sur le revenu. Ce taux s'applique à toutes les ventes immobilières non exonérées, y compris celles de résidences secondaires, biens en nue-propriété ou terrains à bâtir. Ce calcul prend en compte les éventuels abattements pour durée de détention.

Taxation au titre des prélèvements sociaux

En plus de l’impôt sur le revenu, les plus-values immobilières sont soumises aux prélèvements sociaux au taux global de 17,2 %. Ce taux s’applique à tous les types de biens immobiliers, qu’il s’agisse de logements, de terrains ou de biens détenus via une SCI, après application des abattements pour durée de détention.

Surtaxe sur les plus-values élevées

Une surtaxe s’applique lorsque la plus-value dépasse 50 000 €. Cette surtaxe suit un barème progressif, avec des taux variant entre 2 % et 6 % en fonction de la plus-value réalisée. Elle est calculée après déduction des abattements liés à la durée de détention et peut concerner aussi bien les ventes de biens autres que la résidence principale que celles d’investissements immobiliers.


Les démarches administratives et déclarations à effectuer

Déclaration de la plus‑value imposable

Le calcul de la plus-value imposable doit être déclaré à l’administration fiscale via le formulaire Cerfa n°2048-IMM, généralement rempli par le notaire lors de la vente. Ce formulaire, à joindre à votre déclaration de revenus annuelle, détaille le prix d’acquisition, le prix de vente, les abattements appliqués, et le montant final de la plus-value.

L’impôt sur le revenu ainsi que les prélèvements sociaux apparaîtront sur votre avis d’imposition, généralement l'année suivante. Cette taxation est payée en une seule fois, sauf en cas d’exonération ou de report, comme dans le cadre d’une mutation professionnelle.

À noter : Toute omission, erreur de calcul ou sous-déclaration de la plus-value peut entraîner des redressements fiscaux, assortis de majorations et d’intérêts de retard. Il est donc fortement recommandé de faire vérifier la déclaration par un professionnel, notamment dans des cas complexes (succession, nue-propriété, vente de parts de SCI, etc.).

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